Il fut un temps où Épernay comptait près de 30 000 habitants : un pic de population atteint en 1975. Depuis, la population diminue lentement, mais sûrement pour atteindre, selon les dernières données de l’Insee, tout juste 22 000 âmes. Pour tenter d’enrayer ce déclin démographique, la municipalité travaille inlassablement sur l’attractivité de la ville, à coups de grands travaux pour améliorer la qualité de vie des Sparnaciens. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les projets en cours de réalisation au niveau de la gare ou sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. L’autre volet d’action privilégié par les élus de la majorité est la construction de nouveaux logements, face à une offre souvent considérée comme insuffisante ou inadaptée. La problématique, c’est que la capitale du champagne ne peut pas s’étendre, car son territoire est cerné par les vignes, les forêts et des plaines inondables. Dans ces conditions, Épernay s’attèle pour que de nouvelles résidences poussent sur les espaces laissés en friche, si bien qu’à l’échelle de la ville, les projets immobiliers n’ont jamais été aussi nombreux que ces dernières années. Parmi ceux-ci, deux chantiers, symboles de cette dynamique, viennent tout juste de démarrer le long de deux artères prestigieuses : les avenues de Champagne et Paul-Chandon.
Coup d’envoi de deux grands chantiers rue de Lorraine et avenue Paul-Chandon
À quelques mètres de la place de Champagne, ouvrant sur la tour Castellane, le groupe immobilier Plurial mène, depuis la fin de l’été, un nouveau projet de construction de logements, juste à côté de la maison de champagne Michel Mailliard, rue de Lorraine « Initialement, ce terrain appartenait à l’entreprise de distribution de boissons Young qui rayonnait sur Épernay et ses alentours, rappelle Arnold Houdry, directeur développement chez Plurial Novilia. C’est là que Plurial construit une résidence de 23 logements, allant du T2 au T4, 13 logements PLS (Prêt locatif social) et 10 en locatif intermédiaire. » Sur place, les ouvriers travaillent pour le moment sur les fondations et le parking sousterrain d’une capacité de 28 places. « Dans ce cadre exceptionnel, nous avons choisi l’architecte Giovani Pace qui a déjà l’habitude d’œuvrer sur Épernay ». Sans être une résidence de luxe, l’immeuble promet donc d’être soigné. « C’est une belle opération, avec des prestations de standing, à l’image de la toiture qui sera en zinc ». Tous les logements bénéficieront d’un espace extérieur, soit un balcon, une terrasse ou un jardin. À noter que l’immeuble sera raccordé au futur réseau de chaleur urbain sparnacien, actuellement en cours de construction. Ce projet, au coût de 4,9 M€, a bénéficié du dispositif Cœur de ville. « Cela nous a permis d’obtenir de meilleures conditions financières, indique le directeur développement de Plurial. Un soutien bienvenu alors que les contraintes géotechniques sont importantes dans ce secteur en raison de la présence des caves. » La livraison de cette résidence est attendue au premier trimestre 2026.
De l’autre côté du centre-ville, c’est le Foyer Rémois qui pilote un projet tout aussi ambitieux, bordant la très belle avenue Paul-Chandon et la petite rue Jeanne-d’Arc, à mi-chemin entre l’église Saint-Pierre Saint-Paul et la halle Saint-Thibault. Longtemps laissé en friche, le terrain présente la particularité de border, à gauche comme à droite, la villa Saint-Pierre. Cette jolie maison de maître plus que centenaire « n’a jamais été intégrée au projet », précise son propriétaire (lire ci-dessous). C’est donc tout autour de la villa que le bailleur social vient de donner le coup d’envoi de cet ensemble immobilier baptisé Trésor. Un nom qui annonce la couleur de cette construction de qualité comprenant 38 logements, signée Haïku Architecture. Le Foyer Rémois annonce « deux immeubles de quatre étages, avec des façades en pierre et à l’architecture élégante s’inspirant de leur environnement direct ». Côté Paul-Chandon, le premier bâtiment, construit en retrait de l’avenue, abritera 13 appartements, du T2 au T5, en accession à la propriété. Donnant sur Jeanne d’Arc, le second accueillera 25 logements, du T2 au T4, en location. Tous offriront un extérieur, de type jardin, terrasse, loggia ou balcon, ainsi qu’un parking privatif en sous-sol.
Pour l’instant, il faut faire preuve de beaucoup d’imagination pour se faire une idée du rendu final, et pour cause, les ouvriers travaillent actuellement sur les fondations. Débutés depuis quelques semaines, les travaux devraient durer 22 mois, si bien que les premiers emménagements sont espérés au début de l’automne 2026.
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