Bâtiment, architecte… : les petites entreprises résistent à la crise du logement

La crise immobilière ne se transforme pas en crise sociale au sein des TPE-PME œuvrant dans l’immobilier, le bâtiment et l’architecture, selon l’association Cercle Perspectives, qui regroupe 19 cabinets d’experts-comptables, sur la base d’une étude réalisée en partenariat avec l’institut Init auprès de plus de 11 000 clients et que « Le Moniteur » dévoile en exclusivité.

Dédiée aux créations et destructions d’emplois en 2023, celle-ci démontre la résilience des petites et moyennes entreprises dont l’activité repose, en totalité ou en partie, sur la construction et/ou la rénovation de bâtiments, principalement résidentiels.

« Crise molle »

Si la crise actuelle est qualifiée de « violente » par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui représente une profession remontée contre le gouvernement, « il faut plutôt parler de crise molle pour les TPE-PME car il n’y a pas eu de départs massifs, de bouleversements dans les effectifs, relève Antoine de Riedmatten, porte-parole du Cercle Perspectives et par ailleurs directeur général du groupe In Extenso, membre de l’association. Quand les petites structures sont bien gérées, elles arrivent à pivoter rapidement et à faire évoluer leur modèle économique. »

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Dans le bâtiment, les plus de 8000 entreprises passées au crible ont autant détruit que créé d’emplois : 25% ont ouvert au moins un poste, 27% ont licencié et 48% affichent une stabilité de leur effectif. Même dynamique chez les promoteurs locaux dont les fiches de salaires ont été analysées : la proportion d’employeurs qui ont licencié est égale à celle de ceux qui ont vu leur effectif croître. En parallèle, les poids lourds du marché, de Nexity à Bouygues Immobilier, sont engagés dans des plans sociaux devant déboucher sur la suppression de plusieurs centaines de postes en 2024.

Passer de la construction à la rénovation

Premier enseignement : « les plus petites structures, jusqu’à 5 salariés, résistent plus par rapport à celles qui en ont plus de 5 », observe Antoine de Riedmatten. Le deuxième : « les TPE-PME qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont su rapidement passer de la construction en décroissance au marché prometteur de la rénovation », remarque-t-il.

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Enfin, la situation géographique joue également sur la stratégie RH des entreprises du bâtiment. « La construction de grandes usines entraîne forcément un ruissellement autour, pour répondre aux besoins de demain en termes de logements et d’aménagements publics comme les espaces verts et les routes », illustre-t-il.

Les premiers effets de la réindustrialisation ?

Ainsi, 31% des entreprises des Hauts-de-France, où la « vallée de la batterie » électrique en travaux est appelée à donner un nouveau souffle industriel à la France, ont plus créé que supprimé de postes l’an dernier. Seul le Grand Est affiche un taux d’employeurs créateurs d’emplois plus élevé (33%). La Bourgogne-Franche-Comté (27%) complète le podium. En queue de peloton figurent l’Ile-de-France (20%), où la crise du logement est particulièrement forte, et la Corse (15%).

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Même dans les régions en difficulté faute d’investissements privés et publics, « les artisans ont toujours des carnets de commande bien remplis, en particulier les métiers spécialisés et protégés de la crise, comme la plomberie et l’électricité, car les clients ne se sentent pas de réaliser les travaux eux-mêmes », soulève par ailleurs Antoine de Riedmatten.

L’architecte souffre moins que le notaire

L’exposition au marché de l’habitat neuf, à la peine en raison de la rapide remontée des taux entre mi-2022 et mi-2023, ainsi que la localisation influent également sur les 354 agences d’architecture examinées. L’année écoulée a rimé avec stabilité d’effectif pour 55% d’entre elles, de croissance pour 24% et de baisse pour 21%.

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Rien à voir avec les 109 offices notariaux du panel, dont 42% ont supprimé au moins un emploi en 2023. « Leur activité dépend des transactions immobilières qui ont chuté. Contrairement à un architecte ou à un artisan, un notaire ne peut pas compenser avec la rénovation », explique Antoine de Riedmatten.

2024, année du « rebond » ?

Le porte-parole des experts-comptables anticipe en 2024 un « rebond » qui se traduira, au sein de ces TPE-PME exposées à la crise immobilière, par « moins de destructions et plus de créations d’emplois » que l’an dernier.

Ce discours optimiste s’entrechoque avec les statistiques de la Banque de France. L’immobilier a enregistré 2126 défaillances d’entreprises ces douze derniers mois, en hausse de 45% sur un an, soit la plus forte progression des secteurs d’activité observés. De son côté, la construction affiche une croissance de 38% des défaillances. C’est moins que la finance et l’assurance (39%) mais plus que l’industrie (21%) par exemple.

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En outre, les professionnels entrevoient un rebond, mais certainement pas dès 2024. La Fédération française du bâtiment table cette année sur la suppression de 90 000 postes dans le secteur. La décroissance du marché résidentiel, estimée à 20Mds€ entre 2022 et 2025, serait synonyme de 150 000 pertes d’emplois supplémentaires chez les promoteurs et les métiers qui gravitent autour comme les architectes, avance de son côté la FPI.

En cause, notamment ? La stratégie défensive des opérateurs privés, déstabilisés par la crise de la demande. En témoignent Altarea, Icade ou encore Réalités qui continuent de lever le pied sur les ouvertures de chantiers résidentiels, par crainte de ne pas trouver preneurs. Résultat : le volume national de logements commencés est au plus bas depuis la crise immobilière des années 90.

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