C’est le « point noir » qui ressort de la dernière étude d’Altares sur les défaillances et les sauvegardes d’entreprises au deuxième trimestre 2024 : la chute du secteur de la construction à tous les étages. « L’immobilier est en situation de crise, il n’y a pas de signaux encourageants et cela se répercute en cascade sur tous les acteurs », relève son directeur des études Thierry Millon.
ll ne croit pas si bien dire: « Chaque mois d’inaction coûte plus de 10.000 emplois à la filière construction-immobilier », tempêtent aujourd’hui la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle Habitat, l’Union sociale pour l’habitat (USH), la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les promoteurs immobiliers (FPI), la fédération Procivis, l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), les notaires employeurs (UNNE), les architectes (UNSFA) et les économistes de la construction (UNTEC).
Une situation « catastrophique » pour les constructeurs de maisons
En cela, l’« Alliance pour le Logement », qui avait déjà interpellé fin janvier le président Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, réitère son alerte « sur les conséquences liées à la chute de la production de logements sociaux et libres sur l’ensemble des territoires ». Les dix principales fédérations professionnelles exigeant « un sursaut car le logement constitue un secteur stratégique pour la France au regard de son importance pour l’économie, l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ».
Une situation « catastrophique », tranche pour La Tribune le président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) Grégory Monod. Et pour cause: depuis juillet 2023, le nombre de défaillances chez les constructeurs de maisons individuelles a bondi de 41,5%. En dix-huit mois, la profession a perdu pas moins de 30% de ses effectifs, soit entre 10 et 15.000 emplois.
Sans parler de leurs partenaires historiques qui dévissent à leur tour. « En un mois et demi, trois entreprises historiques de plomberie, d’électricité et de maître d’œuvre ont été placées en redressement judiciaire. La crise touche de plein fouet l’outil de production. On est en train de tuer une économie ! », enchaîne le promoteur immobilier.
Des logements neufs vendus à prix coûtant ou à perte aux bailleurs
Le porte-parole des professionnels du logement neuf, Pascal Boulanger, ne dit pas autre chose. « Quelle que soit notre taille, nous sommes tous en-deçà de nos objectifs. Nous vendons nos logements aux bailleurs sociaux soit à prix coûtant, soit à perte. Je n’en connais pas un qui embauche », poursuit le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui a dû se séparer de 30% de son équipe chez Sigla Neuf.
Là réside, selon lui, « le vrai danger » : la perte de compétences. « Aujourd’hui, les gens quittent le métier, alors même qu’il faut quatre à cinq ans pour former convenablement un directeur de programmes. Cela ne s’apprend pas ailleurs que sur le terrain. Si cela continue, nous risquons de perdre nos savoir-faire », insiste Pascal Boulanger, qui rappelle que la plupart de ses confrères n’ont plus de fonds propres…
Des difficultés qui n’épargnent pas non plus les agents immobiliers. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) fait ainsi état de 1.250 défaillances à date et s’attend à dépasser les 1.400 fin 2024. « Nous orientons de plus en plus nos adhérents vers un administrateur judiciaire ou un expert comptable pour les accompagner », confie à La Tribune son président Loïc Cantin.
Vers une vague de redressement judiciaire dans les études ?
Présents dans l’immobilier neuf comme dans l’habitat ancien, en ville comme à la campagne, les notaires employeurs témoignent aussi de leur « vive inquiétude ». « Tout est bloqué, l’offre comme la demande, l’ancien comme le neuf, et les départs dans les études ne sont plus remplacés. Il y aura une vague importante de redressements judiciaires à la fin de l’année », déclare, à La Tribune, leur porte-parole Boris Vienne.
Même constat du côté de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS), qui porte la voix des administrateurs de biens, gestionnaires de copropriétés et syndics professionnels, la profession a perdu près de 20.259 agents commerciaux en un an.« Oui, ça va mal, mais c’est pourquoi il nous faut raisonner en filière plutôt que de penser chacun dans notre coin », explique à La Tribune sa présidente Danielle Dubrac.
Des parties prenantes qui misent sur la nouvelle Assemblée nationale
Faute de gouvernement de plein exercice, les parties prenantes misent donc sur la nouvelle Assemblée nationale pour « se saisir pleinement de ces sujets » et demandent déjà à être auditionnés par les commissions des finances et des affaires économiques. Et ce alors même que lesdites commissions ne se réuniront que samedi avant d’élire leur président(e) et leur bureau dans la foulée.
D’autant que depuis la commission Rebsamen censée relancer la construction après le Covid en 2021, suivi d’un Conseil national de la refondation (CNR) dédié au logement en 2023, leurs idées sont connues: les parties prenantes rêvent d’« un plan pluriannuel » pour la construction et la rénovation. Leur espoir réside dans le projet de loi de finances 2025 qui doit être présenté en Conseil des ministres au plus tard le 1er octobre.
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