Élection américaine: pourquoi la crise de l’immobilier va jouer sur le vote des électeurs

Selon un récent sondage, 38% des Américains qui ont déjà voté (par correspondance) déclarent que la crise du logement a eu un impact sur leur choix pour cette élection présidentielle.

C’est une problématique brûlante en France, mais aussi aux États-Unis. Le jour de l’élection présidentielle américaine, la crise du logement est un des principaux sujets de préoccupation des électeurs.

Selon un sondage réalisé pour le média américain CNN entre le 19 et le 22 septembre, 24% des locataires ont déclaré que le coût du logement était la question économique la plus importante qu’ils prenaient en compte au moment de voter.

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D’ailleurs certains ont déjà voté (le vote par correspondance est ouvert depuis plusieurs semaines) et parmi eux, 38% déclarent que l’accès au logement a eu un impact sur leur choix pour cette élection présidentielle, selon un très récent sondage* réalisé par Ipsos pour la société immobilière Redfin.

Parmi eux, les électeurs de Kamala Harris sont les plus préoccupés par la situation. 43% de ceux qui ont voté pour la candidate démocrate assurent que la crise du logement a eu un impact sur leur vote, contre 29% pour les électeurs de Donald Trump.

« Il convient de noter que les logements dans les États traditionnellement bleus du pays (les états qui votent en majorité démocrates, ndlr) sont généralement assez chers, ce qui explique sans doute pourquoi les électeurs de Harris ont été plus nombreux que ceux de Trump à déclarer que l’accessibilité du logement avait influé sur leur vote », explique Redfin dans le communiqué de presse.

Un « double choc »

« L’accessibilité du logement est devenue une source d’angoisse pour les Américains au cours des deux dernières années », explique Jim Parrott, chercheur au think tank américain Urban institute, auprès de CNN.

Les États-Unis sont en effet confrontés à une grave crise de l’accès au logement. Les prix immobiliers ont bondi de près de 9% par an au cours des cinq dernières années, selon l’indice S&P CoreLogic Case-Shiller. Et plus de 21 millions de ménages dédient plus de 30% de leurs revenus aux dépenses de logement, selon les chiffres du département américain au logement et au développement urbain relayés par CNN.

La hausse des prix, associée à la persistance de taux élevés, a créé un « double choc brutal pour les gens », explique Jim Parrott. D’autant que « pour de nombreuses personnes, l’accès à la propriété est considéré comme une porte d’entrée essentielle vers la classe moyenne et l’ascension sociale », ajoute-t-il.

Selon Brian McCabe, professeur agrégé de sociologie à Georgetown, les difficultés d’accès au logement ne sont pas nouvelles, en particulier pour les Américains aux revenus les plus faibles. La nouveauté, c’est qu’elles touchent désormais de plus en plus d’Américains de la classe moyenne, qui sont « politiquement très importants pour les deux partis », explique-t-il au magazine Time.

« Kamala Harris pourrait être tenue pour responsable »

Rien d’étonnant donc à ce que les deux candidats se soient emparé du sujet lors de la campagne. Kamala Harris a proposé d’accorder une aide de 25.000 dollars pour le versement d’un apport pour les primo-accédants. Elle a également promis un fonds de 40 milliards de dollars pour aider les États à accroître l’offre de logements.

Donald Trump a promis d’ouvrir de vastes zones de terrains fédéraux à la construction de logements à grande échelle. Il a également accusé les immigrés d’occuper les logements sociaux de manière disproportionnée.

« En raison de l’importance du sujet et de la taille du bassin potentiel d’électeurs intéressés par les politiques du logement, il n’est pas surprenant que les deux candidats aient reconnu la crise du logement et proposé des solutions pour faciliter l’accès à la propriété », explique Alexandra Jabbour, chercheuse au European University Institute.

Mais selon elle, il n’est pas facile de prédire qui en tirera profit sur le plan électoral.

« La crise du logement pouvant être associée à Biden, Kamala Harris pourrait être tenue pour responsable du bilan du président sortant », avance Alexandra Jabbour.

« Dans la logique du vote économique, certains électeurs pourraient être tentés de la rendre responsable de leurs difficultés financières », poursuit-elle, tout répétant qu’il est trop tôt pour connaître l’impact final sur la décision des électeurs.

Les résultats sont issus d’une enquête commandée par Redfin et menée par Ipsos du 31 octobre au 1er novembre 2024. Le sondage a été mené auprès de 1 002 adultes, représentatifs de la population.

Marine Cardot

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