Les taux d’intérêt élevés continuent d’affecter les acheteurs de maisons. Pas moins de 13 % des Canadiens ayant récemment acheté une maison ont réussi à le faire seulement après avoir été forcés de reporter un achat envisagé plus tôt. C’est trois fois plus que l’an dernier. Et encore cette année, près d’un tiers des acheteurs ont eu l’aide de leurs parents ou d’un autre proche généreux.
Voilà deux des indicateurs que nous révèle la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans son plus récent sondage annuel des emprunteurs hypothécaires.
Le sondage effectué ce printemps par Léger pour la SCHL a joint 3866 acheteurs ayant obtenu un prêt hypothécaire durant les 18 mois précédents.
Les acheteurs d’une première maison – les « primo-accédants », dans le jargon hypothécaire – et les immigrants étaient parmi les acheteurs les plus susceptibles d’avoir dû reporter leur achat en raison des taux d’intérêt en hausse : 18 % des primo-accédants et 26 % des nouveaux arrivants ayant fait leur emprunt durant la période visée par le sondage l’auraient fait plus tôt si les taux n’avaient pas augmenté.
Cette réalité est en forte hausse dans l’ensemble de l’échantillon sondé ce printemps : lors du sondage de 2023, seulement 5 % des acheteurs disaient avoir dû reporter leur achat à cause de la hausse des taux (au lieu des 13 % de cette année).
Préoccupations et risques de défaut de paiement
D’ailleurs, le sondage de la SCHL révèle une préoccupation générale en hausse : 65 % des emprunteurs se sont dits touchés par la hausse des taux dans le sondage de cette année ; c’était 50 % l’an dernier.
La moitié des répondants se sont dits inquiets du risque de défaut de paiement et 14 % ont indiqué avoir effectivement eu de la difficulté à s’acquitter de leurs mensualités hypothécaires.
De nombreux répondants ont indiqué avoir pris des mesures pour réduire le risque de se retrouver en défaut de paiement, comme réduire les dépenses (43 %), surveiller le budget (42 %), augmenter les revenus (20 %), vendre des biens de valeur (11 %), consolider les dettes (10 %) et demander des conseils financiers (10 %).
Papa, maman et les colocs
D’autres stratégies ont été utilisées. Cette année, pour la première fois, le sondage annuel des emprunteurs a examiné les conditions de vie et les ententes de copropriété des répondants : 12 % des répondants ont indiqué avoir partagé l’achat de leur maison avec un colocataire ou un adulte de leur famille qui n’était pas leur conjoint.
L’aide des parents demeure un facteur important dans l’achat d’une première maison, puisque 30 % des répondants ont indiqué avoir reçu un don en argent qui les a aidés à réunir la somme nécessaire à la mise de fonds. Et parmi eux, 32 % ont déclaré qu’ils n’auraient pas pu acheter leur maison sans ce don (c’était 37 % en 2023).
L’aide des parents – souvent une somme substantielle – est un phénomène assez récent, dit le planificateur financier Sylvain De Champlain, de Groupe financier De Champlain, à Montréal.
« La génération des boomers, en général, est la première à être à l’aise, à avoir accumulé de l’argent. Leurs parents à eux, généralement, n’avaient pas beaucoup d’argent et, de toute façon, la mentalité, c’était : “Ils hériteront quand je mourrai” », observe M. De Champlain, qui a commencé dans le métier il y a 38 ans. « Aujourd’hui, le sujet de l’argent n’est plus un tabou, et ces boomers constatent que leurs enfants ont besoin de cet argent maintenant, pas dans 20 ans. »
De l’autre côté, M. De Champlain note que les membres de la génération en âge d’acheter leur première maison vivent dans un environnement professionnel plus volatil. « Leur situation est moins sécure », dit-il. Sans compter le fait que le prix moyen d’une maison représente maintenant un multiple du salaire annuel moyen plus grand qu’il y a 30 ou 40 ans. « Les prix ont explosé bien plus vite que les salaires. »
M. De Champlain dit avoir dans sa clientèle des jeunes qui – comme les nombreux répondants du sondage de la SCHL – ont remis à plus tard l’achat d’une maison en raison des taux d’intérêt : « Il y a une certaine désillusion. Mais je leur dis de continuer à épargner et d’attendre. Quand les renouvellements d’hypothèques vont arriver en grand nombre dans deux ou trois ans, à des taux plus élevés, je crois que le prix moyen des maisons va baisser. Ce ne serait pas une bonne nouvelle pour les gens qui ont acheté à des prix assez élevés durant la COVID-19 à des taux très avantageux, mais je crois que c’est comme ça. »
Le sondage de la SCHL révèle que près de la moitié de tous les acheteurs en 2024 ont payé le prix maximal qu’ils pouvaient se permettre pour leur habitation (46 %, comme l’an dernier). Près du tiers (35 %) ont payé plus que prévu.
Mais le sondage se conclut sur un sentiment optimiste : « Bien que les acheteurs continuent d’être préoccupés et incertains durant le processus d’achat d’une maison, la majorité (79 %) croient toujours qu’il s’agit d’un bon investissement à long terme. »
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