Après deux années de hausses record des crédits et des banques durcissant leurs critères en matière de financement, le tableau s’est éclairci ces derniers mois avec un marché plus équilibré entre l’offre et la demande.
La situation semble même être plus favorable aux primo-accédants, resolvabilisés par la baisse des taux autour de 3 % : « On a vu réapparaître les primo-accédants depuis la baisse des taux et l’ouverture des prêts des banques. Ces dernières années, ils avaient complètement disparu du paysage. À un moment, les taux d’emprunt avoisinaient les 6 % », se souvient Philippe Copin, gérant d’Orpi Vienne.
Chez Love Immobilier, à La Bâtie-Montgcascon, Quentin Revol observe même un besoin de reconquête des banques : « Les actionnaires des banques leur demandent de faire des efforts en termes de rentabilité et pour acquérir de nouveaux clients. L’idée est de leur proposer une gestion sur plusieurs volets, assurance du prêt, assurance habitation, de leur voiture… »
Les primo-accédants de plus en plus jeunes
Parmi les primo-accédants, les jeunes occupent le devant de la scène, en arrivant de plus en plus tôt sur le marché de la transaction.
« Depuis 10-15 ans, les jeunes viennent nous solliciter pour des petites surfaces, encouragés par leurs parents. Devenir propriétaire de leur résidence principale est un vrai sujet de préoccupation pour eux, un premier objectif de vie », confie Philippe Copin.
En janvier, il a signé avec un jeune acquéreur de 25 ans le compromis d’un joli T3 de 60 m² au DPE D à Pont-Evêque, à 135 000 €.
L’acheteur, disposant de 10 % d’apport, a prévu un billet supplémentaire de 15 000 € pour rénover cuisine et salle de bains, une partie par lui-même, l’autre par des entreprises.
Quelques chiffres-clés :
La production des crédits à l’habitat (hors renégociations) s’établit à 11,6 milliards d’euros en décembre, confirmant une nette tendance de reprise depuis le creux de 6,9 milliards d’euros en mars 2024 (10,7 milliards d’euros en novembre, 10,2 milliards en octobre).
Fin décembre 2024, la part de primo-accédants pour l’achat d’une résidence principale représente plus de la moitié de la production (53,3 %)
Après deux années de hausses, le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits à l’habitat en France poursuit son repli entamé en février en atteignant 3,14 % en décembre, soit l’un des taux les moins élevés de la zone euro.
La durée moyenne des crédits octroyés reste à un niveau s’établit à 20,3 ans en janvier 2025. Elle était de 13,6 ans en 2001.
67,6 % des prêts bancaires à l’accession à la propriété ont été octroyés en janvier 2025 sur une durée de plus de 20 ans, contre 65,1 % en 2023. En 2019, la part des prêts les plus longs s’établissait à 48,1 %.
Source : Fédération bancaire française
« Ce qui est intéressant avec le retour des primo-accédants, c’est qu’ils constituent la base alimentaire. Celui qui vend aux primo-accédants achète dans la catégorie supérieure et ainsi de suite. Cela ouvre des perspectives », apprécie pour sa part Tony Bloquet, mandataire Expertimmo à L’Isle d’Abeau.
En janvier, il a vendu à une jeune fille de 25 ans qui avait un apport de 15 000 € un T2 de 43 m² classé C dans une résidence récente à Bourgoin-Jallieu, à 135 000 €.
Coup de pouce des parents
Parfois, les parents n’hésitent pas à donner un coup de pouce financier à leurs enfants pour les aider à mettre le pied à l’étrier.
C’est le constat dressé par Quentin Revol, qui cite l’exemple d’un T3 de 70 m² dans une résidence récente à Pont-de-Beauvoisin côté Isère, vendu 155 000 € en décembre dernier : « Le couple qui a acheté avait un apport en fonds propres de 10 000 €, une aide de 10 000 € des parents. Ils ont souscrit un crédit sur 25 ans à 3,1 %, moyennant une mensualité entre 660 et 680 € avec assurance du prêt ».
Un point de vue partagé par Ludovic Tenaise, gérant de l’agence Mulin à Bourgoin-Jallieu : « Un père a aidé son fils qui a acheté en début d’année une maison de 85 m² à 130 000 €, dans le bourg de L’Isle d’Abeau. Le bien, issu d’une division d’une grosse bâtisse, est à rafraîchir entièrement car il n’y a que le toit et les murs. Ils vont faire les travaux eux-mêmes ».
Dans l’ensemble, les primo-accédants recherchent des appartements type 2 ou 3, ou des (petites) maisons mitoyennes ou dans des lotissements, de préférence bien classées sur le plan énergétique et sans travaux.
Mais les candidats aux travaux sont de plus en plus nombreux. « L’appartement type 3 est le cœur du marché. Mais les primo-accédants se positionnent aussi sur des petites maisons avec travaux qui correspondent au prix d’un T3 en bon état », affirme Quentin Revol.
Entre novembre et janvier, il a vendu deux maisons dauphinoises à La Bâtie-Montgascon avec travaux, à deux jeunes couples, la première de 75 m² avec une dépendance réhabilitable et un terrain de 2 000 m² face à un étang, à 172 000 €, la seconde de 80 m² à 174 000 € négociée 165 000 €.
Dans le second cas, l’acquéreur, artisan plaquiste, fera lui-même les travaux.
La maison, la quête universelle
« Bien sûr, tout le monde rêve d’une maison avec trois chambres et 1 000 m² de terrain. Mais le budget moyen des primo-accédants se situe entre 150 et 250 000 €. Pour un premier achat, on orientera davantage un jeune de 20 ans vers un appartement. Au bout de quelques années, il aura remboursé une partie du capital qui lui permettra d’acheter une maison », conseille Ludovic Tenaise.
Mais certains n’y renoncent pas. « La maison reste le premier rêve des Français. L’effet covid a joué et reste ancré », note Philippe Copin.
À L’Isle d’Abeau, dans le quartier Pierre Louve, une offre à 232 000 € a été formulée en février par un primo-accédant sur une maison mitoyenne de 99 m² avec 300 m² de jardin et une piscine.
« Ce n’est certes pas la maison de ses rêves, mais un bon premier achat. Les acquéreurs veulent toujours un bien au-dessus de leur budget les et les vendeurs tirer le maximum de leur bien. Ce n’est pas pour rien que l’on existe et que l’on s’appelle conseiller immobilier ! », renchérit Ludovic Tenaise.
Enfin, si on observe une part importante de jeunes, une seconde tranche se dégage, celle des primo-accédants qui ont fait des études longues.
« Ils arrivent plus tard sur le marché de l’emploi et donc de l’immobilier, avec des revenus conséquents ou alors ils ont touché un héritage. Cette catégorie jettera davantage son dévolu sur les maisons », indique Tony Bloquet qui a vendu en janvier à un jeune couple avec un enfant, une maison de 117 m² en bon état, avec quatre chambres, 1000 m² de terrain, au prix de 350 000 € avec un bel apport de 100 000 €.
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