Aucun territoire n’a échappé à la baisse du nombre des transactions en 2024. Avec 775 000 actes signés, les ventes de logements anciens ont en effet chuté en France de – 11 % en 2024, soit un niveau au plus bas depuis 2015. Cette baisse, forte jusqu’en juillet, a ralenti au second semestre, la fin de l’année marquant même une stabilisation. Un palier semble atteint. « Cette décélération s’explique par l’effet combiné de l’inflation, de la hausse des taux de crédit et des difficultés d’accès à l’emprunt immobilier », a rappelé Stéphane Chaissé, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) 38, lors de la présentation du bilan 2024 du marché de l’immobilier isérois, le 17 janvier à Grenoble.
Avec 14 724 ventes enregistrées au 31 octobre 2024, le volume de transactions a chuté de -16 % en un an en Isère, contre -13,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes, affichant même le deuxième plus fort recul départemental après l’Ain (-16,2 %).
-2 % sur les prix à Grenoble
La baisse des prix dans l’ancien, marquée en 2023 (-4,1 % en France), s’est aussi poursuivie, mais de façon modérée avec un recul annuel au 1er janvier 2025 de -0,8 % en France, de -1 à -2 % en Isère et de -2 % à Grenoble. C’est moins qu’à Saint-Étienne (-2,1 %) et Lyon (-4,7 %), mais plus qu’à Annecy (-0,1 %). Au 1er janvier 2025, le prix moyen au m2 s’élève ainsi à 2 549 € à Grenoble, 1 224 € à Saint-Étienne, 4 347 € à Lyon et 5 035 € à Annecy.
De nouvelles contraintes disruptives
Le département a enregistré une hausse des loyers de +1,6 % en un an, soit un loyer médian de 12,3 € par mètre carré (hors charges) pour les appartements, et de + 4,7 % en cinq ans, selon l’Observatoire Clameur (à fin juin 2024). C’est moins qu’à Grenoble (13,4 € par mètre carré, +2,6 % en un an ; +8,9 % en cinq ans). « Ces chiffres nous permettent de nous situer par rapport à nos voisins, comme la Savoie, qui affiche un loyer identique à 12,3 € par m2 , le Rhône à 14 € par m2 ou la Haute-Savoie à 14,5 € par m2 », détaille Stéphane Chaissé.
2025 sera-t-elle l’année de la reprise ? « La crise de l’immobilier est probablement dernière nous, mais la crise du logement est encore devant nous », répond-il, inquiet de l’impact de certaines mesures comme l’encadrement des loyers en vigueur dans 21 communes de la métropole grenobloise depuis le 20 janvier. Le risque ? Décourager certains propriétaires bailleurs de louer et réduire ainsi l’offre de location en résidence principale. « Par exemple, les loyers de référence ne prennent pas en compte la performance énergétique du logement, illustre Cyril Ravier, membre du bureau exécutif de la Fnaim 38. Le propriétaire vertueux le louera donc au même prix que celui qui n’a pas fait de travaux. »
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