Une maison à moins de 350 000 € ? « C’est très prisé. Mais il est difficile de répondre à cette demande, première strate de budget pour une maison sur notre région. Les gens visent en effet ce premier prix tout en voulant mieux », répond d’emblée Jérémy Segonds, gérant de l’agence 4Y Immobilier à Varces.
100 000 € de plus sur la métropole grenobloise
Ce premier prix correspond rarement à la maison individuelle de leurs rêves, avec de l’espace et sans gros travaux de rénovation.
Sur la métropole grenobloise ou autour de Voiron, un tel bien se vend dans l’ancien au moins 100 000 € de plus. « Dans le Grésivaudan, il faut au minimum 200 000 € de plus », assure Pascal Amalric, directeur des agences Comptoir Immobilier de France de Bernin, Grenoble et Voiron.
Des maisons de ville ou de village
À moins de 350 000 €, les acquéreurs doivent donc souvent faire des concessions. Les maisons de ville ou de village avec un jardin tout petit, voire sans extérieur, peuvent être plus abordables.
Illustrations ? Mitoyenne d’un côté, une maison au cœur de Froges ne manquait pas d’atouts : plus de 100 m² rénovés avec soin, trois chambres et des annexes, un diagnostic de performance énergétique (DPE) de classe D.
« Pour le prix d’un appartement, vous avez un logement refait, avec des dépendances, et sans les inconvénients d’une copropriété », remarque Cécile Bordaz, conseillère immobilière de l’agence Immosquare de Crolles.
Mais sans extérieur et à étages, cette maison s’est vendue 260 000 €. « Sans jardin, c’est déjà 50 % de personnes intéressées en moins. Et si vous ajoutez des étages, cela décourage les seniors », précise-t-elle.
De belles offres
Sans jardin mais avec une surface de 108 m², quatre chambres et un garage de 40 m², une villa située à 200 mètres du Grand Angle de Voiron, mise en vente 280 000 €, pourrait séduire une famille de citadins, comme cette étonnante maison du cours Berriat à Grenoble.
Derrière le haut porche d’entrée d’un immeuble proche de l’ancienne usine ARaymond se cache en effet depuis 1975 une maison de 110 m² avec une cour de 60 m² et des caves, actuellement en vente à 330 000 €.
Malgré ses belles prestations, sa construction récente de 2015 et son DPE de classe D, une maison de trois chambres à Chirens peine à trouver preneurs.
« Trop petite avec ses 84 m² et ses 163 m² de terrain, les gens qui recherchent une maison dans le secteur ne la repèrent pas », explique Mélissa Jean, conseillère en immobilier de l’agence Immobilière Changeur à Voiron.
Elle est désormais proposée à 289 000 €.
Des secteurs plus éloignés
Le prix d’une maison dépend bien sûr aussi de son emplacement. « En choisissant des communes comme Le Pont-de-Claix ou Échirolles dans l’agglomération grenobloise, on trouve plus facilement des maisons à moins de 350 000 € », constate Sophie David, cogérante de l’agence Sophies 2 L’Immobilier à Claix.
Au Pont-de- Claix, près du bourg, une ancienne maison ouvrière T4 mitoyenne (de 85 m² avec 240 m² de terrain et un DPE de classe D) s’est ainsi vendue 270 000 € voilà deux mois.
Des secteurs qui se développent
On peut aussi choisir de s’éloigner pour entrer dans son budget. Aller jusqu’à Pontcharra dans le Grésivaudan, chercher dans le Trièves ou la Matheysine, prospecter du côté de Rives, Renage, dans la Valdaine ou dans la Bièvre… Partir aussi jusqu’à Saint-Marcellin où l’on peut dénicher des maisons entre 200 000 € et 350 000 € à l’instar de celle en ossature bois de 102 m², avec trois chambres et 1 200 m² de terrain (avec un DPE de classe B) construite en 2021 à Izeron et rachetée 349 000 € par un couple de Grenoblois.
« Nous avons un joli cadre rural, avec des prix plus accessibles. Notre secteur se développe », se félicite Éric Richalland, cogérant de l’agence Taulier Immobilier à Saint-Marcellin.
Davantage de solvabilité avec la baisse des taux
Depuis janvier, la baisse de l’inflation sur la zone euro a permis une baisse des taux de crédit. De 4,5 à 5 % sur 25 ans à environ 3,5 % (hors assurance).
« Ce gain d’1,5 point permet de retrouver plus de capacité d’achat », explique le courtier Sébastien Duclot, associé cogérant de Court’ea Crédits à Grenoble.
Avec une mensualité de 1 000 € sur 25 ans, début 2022, avec un prêt à 2 %, cela permettait d’acquérir une maison à 235 000 €.
Fin 2023, avec un taux à 4,7 %, l’acquéreur ne pouvait acheter qu’une maison à 176 000 €, soit une capacité d’emprunt amputée de 30 %.
À 3,5 %, il peut désormais acheter un bien à 200 000 €. Les acquéreurs retrouvent plus de solvabilité.
Mais les banques restent très attentives aux frais de déplacement lorsque la maison est éloignée du lieu de travail. Aux éventuels travaux de rénovation aussi.
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