Le baromètre de l’Observatoire de l’immobilier de Provence (OIP) est plus que jamais dans le rouge. À l’instar de la Fédération du BTP du Var il y a quelques semaines, la délégation départementale de la structure qui regroupe les acteurs de la construction, de la vente, la location et de la promotion, a alerté, ce 23 mai, sur la situation catastrophique du marché du logement. « L’OIP alerte depuis quatre ans sur cette crise mais en 2023, elle est exceptionnelle dans la région et dans le département », soulignait Jean-Marc Stéfanini, président de la délégation territoriale, aux côtés des représentants de la Fnaim, des constructeurs de maisons individuelles, du logement social, du locatif…
Car dans cette crise, tout est lié. À commencer par la baisse de la demande d’abord, assujettie au contexte économique: hausse des taux d’intérêt, inflation, augmentation du coût des matériaux… Les réservations chutent ainsi de 44% en 2023 par rapport à l’année précédente, et les mises en vente de 38% et jusqu’à 40% dans l’ouest du département. « Nous accusons une chute de 26% des mises en chantier », expliquait Frédéric Leca, directeur d’Eiffage Construction dans le Var et représentant la fédération du BTP 83. « Aujourd’hui, on n’aime plus construire en France, on n’accepte pas la notion de verticalité et de densité », précisait le dirigeant.
Maisons individuelles
Cyril Bolliet, représentant les constructeurs de maisons individuelles, rappelait que 10.000 maisons se construisaient dans la région en 2008, contre moins de 3.000 aujourd’hui. « Le sujet, c’est la demande, et la solvabilité des ménages. » Une perte de pouvoir d’achat qui se traduit par une baisse de près de 23% des volumes de vente par les agents immobiliers dans le Var, selon Anne-Charlotte Reich, la présidente de la Fnaim, alors que les prix sont en hausse de près de 3% en 2023. « La baisse de volume est liée à cette hausse des prix et à celle des taux. Les acquéreurs changent leurs projets, les primo-accédants restent en location, les gens diffèrent leurs achats ou recherchent des surfaces plus petites », commentait l’experte.
Car ces difficultés se répercutent sur le locatif, avec un loyer de 13€ le m² pour les nouveaux baux, quand il est de 11,8€ dans les logements déjà loués. « C’est un signe de pression locative, lorsqu’un logement se libère, le loyer augmente », précisait Marc Esponda, le directeur de l’Adil 83. Il déplore le manque d’offre intermédiaire, « entre le très social et l’abordable ».
Car avec 42.000 demandes en attente dans le Var et seulement 4.000 logements sociaux produits par an, la pression est aussi forte de ce côté-là. Regroupés au sein de l’Alliance pour le logement au plan national, les différents métiers de l’habitat portent des solutions pour en sortir, comme la portabilité des prêts immobiliers, bientôt débattue à l’Assemblée.
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